Valentin Saluja
 
- sur le départ (Roma - Italia) -
En temps normal, j'aurais utilisé ce blog pour diffuser les vidéos que je conçois, à peu près en temps réel. Mais comme je l'ai déjà dit, le collectif R>VIDEO m'a laissé une carte blanche et je vais donc conserver tous mes rushs "italiens" pour ce projet.
En revanche, dès demain, quand j'aurai quitté le pays, je commencerai à diffuser ici un journal vidéo un peu plus fouillé.
Prochaine destination ?
...

 
- chaos (Napoli - Italia) -
Revenir dans cette ville et s'aperçevoir qu'on avait oublié le sens du mot "anarchie", rampant dans les rues fades de cités policées.
Naples ne peut pas être filmée. La technologie n'est pas encore capable de saisir l'ampleur de ce décor architectural post-atomique - façades décharnées, noircies par le monoxyde de carbone - et de la masse grouillant d'un peuple libre, intouchable, qui le traverse et semble le ronger un peu plus.
Evidement ce pourrait être le cas de beaucoup de villes, voire de tout. Peut-être ne peut-on rien filmer sans le tuer un peu. Auquel cas faisant le choix de l'amputation, on pourrait parcourir Naples caméra au poing, ou figer un instantanné de ce décor, le plus mobile et insaisissable du monde.
Mais alors il faudrait le faire vite, le plus vite possible, sans laisser à notre réflexion une seconde pour s'attarder sur une idée, et devenir totalement ce que l'on capture, sans analyse, sans rien : un pur chaos.

 
- fuite vers l'abstraction (3) (Gioia del Colle / Italia) -
"l'architecture de la ville possède une vie indépendante
elle échappe à la pensée de l'homme
et s'étend autour d'un feu
primordial
en figures concentriques
accumulées
encastrées
glissant depuis la nécessité des formes
jusqu'à la maigre imagination des bâtisseurs
dans chaque lieu
naturel ou urbain
nous ne cessons d'être guidés par le chaos naturel
et seul la confection d'un brasier
circulaire
peut nous permettre de comprendre
que nous ne sommes pas des bêtes."

 
- travail (Gioia del Colle / Italia) -
du fait de la carte blanche que m'a donné le collectif R>VIDEO, je ressens soudain le besoin de travailler un peu plus mes créations quotidiennes.
il est étonnant de voir à quel point l'oeil public interfère sur la création.
même si je sais que ce bulletin d'information n'est pratiquement pas lu, il n'empêche que dès l'instant qu'on envisage une publication, les trousseaux de clés qu'on gardait auparavant à la ceinture sont irresistiblement tirés de leur sommeil pour être détaillés au tout venant.
la question reste alors : dans quelle mesure il convient de donner ces clés ?
j'espère ne pas en faire trop.

 
- fuite vers l'abstraction (2) (Gioia del Colle / Italia) -






 
- fuite vers l'abstraction (Gioia del Colle - Italia) -








 
- proposition (Palermo - Italia) -
parmi les rares personnes qui connaissent mon travail, il y a le collectif R>VIDEO. après plusieurs mois sans nouvelles, ils viennent de me contacter afin que je participe à leur prochain bulletin d'information sous la forme d'une carte blanche. malgré mon éloignement, j'ai accepté avec plaisir, d'autant plus que ces gens ont toujours été très serviables avec moi (j'utilise d'ailleurs leur espace-disque pour stocker mes projets quand besoin est).
la météo ici est très changeante, même si la température est stable.
l'île commence à se gonfler de touristes.
bientôt, ce sera l'été, et les petits chemins sauvages ne seront plus pratiquables.
j'essaie de marcher tous les jours, et de filmer.
je pense avoir déjà assez d'idées sur la couleur que je compte donner à ce bulletin d'information qu'on me demande de piloter.

 
- raréfaction (Pulsano - Italia) -
je savais en ouvrant ce journal numérique qu'il ne serait pas facile de le tenir à jour aussi souvent que je le souhaiterais. le problème vient donc déjà de se poser, pendant ce petit tour d'Italie où j'ai pu rencontrer de vieilles connaissances, lesquelles étant malheureusement recluses dans des villages que le réseau global n'avait pas jugé utile de strier.
de plus, l'absence de matériel de traitement numérique (il faut décidement que je m'achète un ordinateur portable) ralentit le traitement des données que j'accumule.
je n'ai pas encore réussi à me décider sur cette éternelle question :
est-ce que c'est l'attente de pouvoir faire les choses qui les rend belles, ou bien la possibilité de les accomplir immédiatement ?
en vidéo, est-ce qu'il faudrait appliquer la fameuse rigueur de Stendhal qui se forçait à écrire 20 lignes par jour, bonnes ou mauvaises ?
je vais me procurer l'équipement adéquat, et peut-être que je pourrais alors vous apporter un semblant de réponse....