CES
CHIENS
QUI
NE
DISENT
PAS
LEUR
NOM
L’un des fondements de notre mouvement, décidé lors de sa création, repose sur l’obligation d’anonymat.
Nous avons déjà expliqué en quoi cette composante anti-biographique était primordiale dans la lutte pour notre survie et celle de nos idées.
Néanmoins des voix s’élèvent et nous mettent face à une nouvelle demande de justification.
L’ennemi XXX (dont l’association de son nom propre avec notre mouvement, même pour le combattre, lui fournirait trop de publicité pour qu’on se risque à le citer) nous reproche ainsi, dans une correspondance électronique de n’être « pas même des chiens, puisqu’on nomme les chiens, pas même des hommes, puisqu’à la différence des chiens, ils se nomment eux-mêmes afin d’assumer leurs responsabilités. »
Nous faire un procès pour lâcheté est tout simplement hors de propos dans le sens où cet anonymat relatif n’empêche nullement notre position exacte sur le réseau internet, ce lieu précisément où toute remarque et tout dialogue est possible. Ainsi, on l’aura remarqué, une adresse email permet de nous joindre.
De la même manière, dans le monde physique, notre emplacement n’a rien d’un secret. Ainsi un numéro de téléphone et le nom d’une ville ont été apposés de manière à nous localiser clairement. Qui veut s’entretenir avec nous, ou nous trouver, peut donc le faire librement et nombreux sont ceux qui l’ont déjà fait, y compris l’ennemi XXX.
Anonymat ne signifie aucunement dans notre cas clandestinité.
Par ailleurs, s’il nous faut être plus clairs quant au respect de cet anonymat, nous allons ici énoncer quelques points basiques :
le nom propre est taché par l’obligation vitale de sa propre récurrence
l’identité possède la même fonction que la trademark
la signature castre la pensée car elle la délimite
le patronyme est un signe de distinction ethnique
l’anonymat perturbe les systèmes de classification
l’anonymat asservit plus qu’il ne libère
Pour finir, nous aimerions attirer l’attention de nos détracteurs sur le concept même d’identité.
Vous-mêmes, êtes vous certain d’être qui vous êtes ?
Vous-mêmes, êtes vous certain d’être né là où vous êtes né, de vivre là où vous vivez, de penser ce que vous pensez ?
D’où vous vient cette certitude administrative que le sanctuaire aux portes battantes qui en vous réfléchit correspond aux quelques traits caractéristiques dans lesquels l’autre vous re-connaît, vous plutôt qu’un autre, vous plutôt qu’autre chose, dans le maelström grondant des objets de cette nature ?
Si le chien ne dit pas son nom, c’est peut-être par peur de se tromper, car qui nomme le chien ?
le collectif R>VIDEO